BIENTÔT LA TRADITIONNELLE TRILOGIE DU VENDREDI SAINT LESSINOIS !

L’office de la Passion où la dépouille du Christ a pris la place d’un défunt au centre de la Nef centrale

Comme chaque année à pareille période, c’est le 7 avril 2023 que Lessines s’apprête à revivre cette soirée si particulière du Vendredi saint, mêlant religion, tradition et patrimoine immatériel.

Dès 1475, la tradition rapporte qu’à l’occasion du Vendredi saint, un événement particulier se déroule en l’église Saint-Pierre de Lessines, mais il est fort probable que les faits remontent encore plus haut dans l’Histoire… Quoi qu’il en soit, en cette année 2023, c’est donc pour la 548e fois – eh oui, le 550e anniversaire se profile à l’horizon 2025 ! – que l’ancienne Bonne ville de Lessines vivra SON si singulier Vendredi saint.

Dans l’optique du 550 anniversaire, certaines modifications se mettront en place dès ce 7 avril 2023, telle les Jeunes femmes vêtues de capes noires qui accompagneront les Pénitents pour la procession d’entrée dans l’église, préfaçant l’office. Pour cela, les capes noires seront à disposition des participantes au Collège Visitation-La Berlière, parvis Saint-Pierre.

A l’issue de l’Office, les pénitents partent en procession le long des vieux remparts de la Ville

Comme chaque année, les dames qui souhaitent accompagner la procession en « Deuillantes » sont priées de se vêtir de noir et, si possible, de porter une mantille.

Les enfants – filles et garçons – souhaitant participer comme Enfants de chœur sont attendus à 19 heures à la sacristie de l’église Saint-Pierre. Durant la procession, ce sont eux qui porteront les crécelles.

L’organisation de la procession remercie d’ores-et-déjà les habitants et commerçants se trouvant sur le parcours traditionnel de la procession – Parvis St-Pierre, Grand’ rue, Grand’ place, rue des Moulins, rue des Quatre fils Aymon, rue Général Freyberg, Grand’ rue – de bien vouloir éteindre leur éclairage durant le cortège.

HORAIRE DU VENDREDI SAINT LESSINOIS :  

  • 15h. : Chemin de croix en l’église Saint-Pierre.
  • Dès 18h30 : le vestiaire Pénitents et Jeune femmes capes noires est accessible au Collège Visitation-La Berlière.
  • 19h25 : entrée des Pénitents et Capes noires en l’église Saint-Pierre.
  • 19h30 : office solennel de la Passion.
  • Vers 21h : extinction de l’éclairage public et privé de la vieille ville, sortie de la procession de la Mise au tombeau, dite des Pénitents.
  • Vers 22h/22h30 : Mise au tombeau du Christ en la chapelle Sainte-Barbe (église Saint-Pierre), dite également « de Notre-Dame des Sept Douleurs »). Merci aux fidèles de demeurer dans l’église, face à la grande baie d’accès de la chapelle

ORDRE DE LA PROCESSION :

1 – Tambours « FESTINIS » (Lessines).

2 – Acolytes avec crécelles.

3 – Croix de la Passion entre deux lanternes.

4 – Pénitents.

5 – Le Christ, quatre lanternes, thuriféraires.

6 – Chantres.

7 – Pénitents.

8 – Tambours « FESTINIS ».

9 – Jeunes femmes capes noires.

10 – Acolytes avec crécelles.

11 – Notre-Dame des Sept Douleurs.

12 – « Deuillantes ».

13 – Chantres.

14 – Clergé.

15 – Fidèles & foule.

La « mise au tombeau du Christ » clôture ainsi cette Trilogie du Vendredi Saint à Lessines

Le pape émérite Benoît XVI est décédé

Publié le 31 décembre 2022 par Vatican News

A 9h34 ce samedi 31 décembre, à l’âge de 95 ans, le pape émérite Benoît XVI est décédé au monastère Mater Ecclesiae où il résidait depuis sa renonciation en 2013. Depuis quelques jours son état de santé s’était détérioré.

La dernière fois que la mort d’un ancien pape ne signifiait pas la fin d’un pontificat, c’était en 1417. Benoît XVI, né Joseph Ratzinger, est décédé samedi 31 décembre 2022 à 9h34 au Vatican, près de 10 ans après sa renonciation, qu’il avait annoncée par surprise le 11 février 2013 avec la lecture d’une courte déclaration en latin devant des cardinaux ébahis. Jamais, au cours de deux millénaires d’histoire de l’Église, un pape n’avait quitté la chaire parce qu’il ne se sentait pas physiquement apte à supporter le poids de la papauté. D’ailleurs, dans une réponse donnée au journaliste Peter Seewald dans le livre-entretien «Lumière du monde» publié trois ans plus tôt, il avait quelque peu anticipé: «Lorsqu’un Pape arrive à la claire prise de conscience qu’il n’est plus capable physiquement, mentalement et spirituellement de mener à bien la tâche qui lui est confiée, alors il a le droit et dans certaines circonstances même le devoir de démissionner». Bien que l’épilogue de son règne ait été antérieur à la fin de sa vie, ce qui constitue un précédent historique d’une énorme importance, il serait peu généreux de ne retenir Benoît XVI que pour cela.

Concert de Noël par les Petits Chanteurs de Belgique

L’équipe d’Animation du clocher Saint Martin de Deux-Acren propose un
CONCERT DE NOEL par les Petits Chanteurs de Belgique
le dimanche 4 décembre 2022 à 15h00 en l’église Saint Martin de DEUX-ACREN
Ceci dans le cadre du Marché de Noël organisé par l’Amicale Télévie Lessines
Pas de réservations. Placement libre. Ouverture des portes à 14h15
Entrée fixée à 7 euros dont 2 euros reversés au Télévie.
Infos au 0486 58 99 21

Inscriptions catéchèse 2022-2023

Bientôt les inscriptions pour l’année 2022-2023 ! Qu’on se le dise
Peut importe votre choix, vous pouvez vous inscrire à n’importe quelle réunion. Ceci afin de permettre à un maximum de personnes de venir inscrire son enfant à une date qui lui convient.

LE VENDREDI SAINT LESSINOIS 2022 : 70e ANNIVERSAIRE DES PÉNITENTS D’UNE TRADITION VIEILLE DE PRÈS DE 550 ANS… AU MOINS !

Lessines, ancienne « Bonne ville du Haynault » a de quoi s’enorgueillir : un hôpital Notre-Dame à la Rose dont la fondation remonte à 1242, ville qui a vu la naissance de René Magritte en 1898 et un folklore historique des plus riches avec le « Jour de l’Assault », dit Festin, commémorant un fait datant de 1578 et, inaugurant en quelque sorte la belle saison, la trilogie du Vendredi Saint lessinois !

Lamentations, huile sur toile, XVIIe s., église Saint-Pierre, Lessines.

À Lessines, le 15 avril 2022 sera à marquer d’une croix blanche car, ce jour-là, pour la 70e fois – seule l’année 2020 demeurera dans les mémoires comme « historique », les cérémonies s’étant limitées à l’office radiodiffusé, pour cause de pandémie – les Pénitents accompagneront le Christ au tombeau.

Croix de la Passion et Pénitents, 1952. Extrait du Patriote Illustré du 20 avril 1952 – © Collection particulière.

C’est le 11 avril 1952, à peine un mois avant la consécration de l’église Saint-Pierre, siège de la tradition détruit par bombardement de 1940, que les Pénitents apparaissaient dans la séculaire procession. Si les hommes, autrefois en civil étaient désormais revêtus de la robe et de la cagoule de bure, assurant un anonymat total, ils portaient encore le gisant en plâtre du Christ, acquis suite à la destruction de l’œuvre du XVIIe siècle. La sculpture ne tarderait pas à être remplacé par l’œuvre taillées par le Belgo-danois Harry Elstrøm, auteur du calvaire surplombant le ciborium de la basilique nationale du Sacré-Cœur, à Koekelberg.

11 avril 1952 : la procession quitte la cour de l’école des Frère, rue Kugé, pour entamer son périple. Extrait du Patriote Illustré du 20 avril 1952 – © Collection particulière.

Dès les années qui ont suivi la naissance des Pénitents, la procession s’est encore enrichie du groupe des jeunes femmes en capes noires, accompagnant la statue de Notre-Dame des sept Douleurs. Désormais, ce défilé qui marque les esprits demeure unique dans le nord de l’Europe, loin des lumières, couleurs et musiques des coutumes du bassin méditerranéen.

Comme toute tradition historique, ce Vendredi Saint de Lessines s’est progressivement formé pour en arriver à son état actuel. Si elle constitue l’une des coutumes historico-folkloriques majeures de la ville des Cayoteux, surnom donné aux ouvriers des carrières de porphyre, elle en est aussi la plus ancienne. Un document d’archive l’évoque pour la première fois en 1475, mais il est probable que ses origines remontent plus haut encore.

Plusieurs éléments permettent d’envisager que, au fil du temps, diverses traditions ce seraient fusionnés, donnant naissance aux cérémonies spécifiques du Vendredi Saint lessinois. Il y a d’abord, aux environs de l’an 1000, l’apparition des drames liturgiques qui tiendront une place importante dans la chrétienté. Toujours au XIe siècle, c’est l’adoption dans l’Europe catholique d’un rite né en Angleterre vers la fin du siècle précédent, consistant à enfermer une croix dans un tombeau afin de sensibiliser les fidèles à la mort et à l’ensevelissement du Christ.

Mystère de Coventry, XIVe ou XVe s. – Domaine public.

Il y a encore, dès le XIIIe siècle, l’enfermement des « présanctifiés » – réserve eucharistique consacrée le Jeudi Saint – dans une capsula, incarnant le sépulcre dans lequel le Christ fut inhumé au soir du vendredi de sa Passion. Cette capsula était généralement située aux environs de l’autel et s’apparentait aux armoires eucharistiques. L’incendie provoqué par le bombardement de l’église Saint-Pierre permit la découverte de ce qui était peut-être la capsula de l’édifice, dans l’un des pans de l’abside du chœur du XIVe siècle.

En 1950, au début des travaux de restauration de l’église Saint-Pierre, le chœur en cours de déblaiement : à gauche, la cavité peut être apparentée à une capsula – © Archives de l’église Saint-Pierre.

Si la réserve eucharistique du Jeudi Saint était – et est toujours – enfermée en dehors du tabernacle, c’est parce qu’elle devait et doit disparaître de la vue des fidèles jusqu’à la veillée pascale. On peut donc envisager que, comme dans nombre d’églises, le pain consacré ait été enfermé avec la croix dans un tombeau factice, renforçant le symbolisme de la Résurrection lors de l’ouverture de la nuit du Samedi Saint : la croix, préalablement retirée par le clergé, ayant disparue, Christ était ressuscité, il ne demeurait que son corps symbolique, pain d’espérance de l’Humanité

À défaut de preuves écrite, il est concevable que ce soit l’amalgame progressif de tout ou partie de ces traditions qui a donné naissance à la tradition du Vendredi Saint lessinois, d’autant que vers la fin du XVIIe siècle, un nouveau pas sera franchi… En 1684, dans un semainier de l’église, on découvre, pour la première fois, la phrase suivante : « L’office se fera aussi comme de coutume et […] au soir on fera la procession par la ville avec l’image de Notre Seigneur ». Le rite s’est donc extériorisé et amplifié.

Extrait des Semainiers de l’église Saint-Pierre : Vendredi Saint 1684 – © Archives de l’église Saint-Pierre.

Seule la Révolution française interrompra passagèrement la tradition durant cinq ans. Dès 1803, elle retrouve ses rites ancestraux. Les deux conflits mondiaux ne lui porteront pas atteinte, si ce n’est qu’entre 1941 et 1944, la procession se limitera à la cour de l’école des Frères dans la salle des fêtes de laquelle l’église provisoire a été installée.

En cette année 2022, c’est donc un grand cru qui s’annonce, non seulement du fait du retour plein et entier de la trilogie – office, procession des Pénitents et Mise au tombeau – mais aussi du fait qu’une bonne part du patrimoine de la procession a été restauré et que… les Pénitents fêtent leurs 70 ans !

Après un office dans une église qui se teinte progressivement de rouge – couleur liturgique du « jour » – avec la tombée de la nuit, les lumières de la vieille ville et des maisons s’éteignent, tandis que la procession se forme dans l’édifice vieux de près de 1000 ans.

La procession se forme dans l’église… – © Pierre Badot

Le cortège sort alors pour entamer son périple. Tout est symbole dans cette procession. Les torches des Pénitents et les lourdes lanternes d’argent rappellent que la mort de celui que l’on dit être le Fils de Dieu s’est accomplie sous un ciel assombri et que sa mise au tombeau eut lieu de nuit. La procession s’annonce au son lugubre des tambours du condamné à mort et des crécelles portées par les rejetés de ce monde…

La Croix de la Passion porte les instruments qui ont martyrisé le Christ. Autour du Christ et de la Vierge des sept Douleurs, vêtus de noir, les chantres entonnent psaumes de lamentation et grandes prières universelles… Les chapes des prêtres sont noires, comme autrefois, mais aussi rouges, signe de la vivacité de la tradition aujourd’hui… Quant aux « deuillantes », vêtues de noir, elles perpétuent les antiques pleureuses…

Au terme d’une procession qui ne cesse d’étonner celui qui la découvrent pour la première fois, tant elle est d’une sobriété exacerbée, l’acte ultime va avoir lieu en l’église : la Mise au tombeau du Christ.

La Mise au tombeau a lieu dans l’une des chapelles de l’église Saint-Pierre… – © Pierre Badot

Née du Moyen-Âge, la tradition lessinoise de la Mise au Tombeau du Vendredi Saint a réussi à surmonter les accidents de l’Histoire et des hommes pour être, aujourd’hui, un rite qui ne cesse de stupéfier. Croyants ou simples touristes qui rejoignent Lessines pour l’occasion puisent ce qu’ils souhaitent dans une tradition demeurée respectueuse de son histoire et de ses mutations.

Gérald Decoster